Un peu d'histoire

Ses couleurs seront tango et noir

C'est le dimanche 9 août 1925 à 10H du matin que 27 jeunes gens se retrouvent chez Mme Girard au café hôtel de l'Orangerie à Lozère pour discuter de la future association, elle s'appellera l'Yvette Sportive, ses couleurs seront tango et noir. Elle sera définitivement fondée le jeudi 13 août au soir dans ce même café en présence d'une quarantaine de jeunes enthousiastes. Les premiers sports pratiqués seront le football et l'athlétisme. Le football sera pratiqué dans une prairie et l'athlétisme sur la route. Les réunions auront lieu dans des cafés non pas parce que les sportifs sont des piliers de bistrots mais parce qu'à l'époque il n'existe pas de lieux de réunions. Les dirigeants font leurs réunions dans le train entre Denfert-Rochereau et Orsay, leur temps de loisirs étant fort réduit (les congés payés n'existent pas encore).
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De l’Yvette sportive au Club Athlétique d’Orsay

Beaucoup de sports seront pratiqués au cours de ces 80 ans : Football, athlétisme, cyclisme, basket, éducation physique et lutte, boxe, poids et haltères, pétanque, danse, tennis de table, judo, karaté, tae-kwondo, rugby, natation, gymnastique aux agrès, gymnastique volontaire, handball, escrime, musculation, aïkido, boxe française, volley-ball, cyclotourisme, tir à l’arc, golf, kyudo, taï chi chuan. Certaines activités ont été pratiquées d’une façon intermittente, d’autres ont disparu, d’autres sont parties aux Ulis en 1977 lors de la création de cette ville, d’autres volent de leurs propres ailes et d’autres perdurent encore aujourd’hui .

Les lieux de pratique seront des prés, une salle d’hôpital, un garage, un jardin, la salle paroissiale. L’idée de l’aménagement d’un stade commencera à germer dans la tête des dirigeants et des responsables de la municipalité en 1929 et en 1956 on parle toujours de difficultés pour obtenir des installations correctes. En 1963 on dispose de 2 terrains de foot, de 2 terrains de basket en plein air, du gymnase de Mondétour et d’un préau d’école. En 1985 les 17 sections du CAO disposaient des mêmes installations qu’aujourd’hui sauf le dojo et la salle de gym qui seront disponibles en 1989.

L’Yvette sportive obtiendra son agrément jeunesse et sports en 1933, deviendra le Club Athlétique d’Orsay en 1941 et devra redemander son agrément en 1954. En 1973 le club obtiendra la salle E.Renaux pour ses réunions, puis des bureaux dans la maison des Associations et emménagera dans de nouveaux locaux plus spacieux et fonctionnels en 2002.

En 1979, le CAO adhère à la Fédération Française des Clubs Omnisports.

Dix-neuf présidents se succéderont à la tête du club au cours de ces 80 années avec des présidences plus ou moins longues, le record étant détenu par Fernand Escobar avec 19 ans de services(1984 à 2003) puis Jean Montel avec 14 ans de présidence.

Ce n’est qu’à partir de 1966 que les sections deviennent autonomes administrativement et financièrement et qu’elles élisent leur propre bureau. Cette organisation est rendue nécessaire par l’arrivée d’une population importante aux Ulis et la construction de nouvelles installations sportives qui imposeront une gestion plus rigoureuse. Avec un effectif de 40 adhérents à sa création, de 125 dix ans plus tard, de 200 en 1945, de 260 en 1965, il atteindra 3009 adhérents en 1975, il est vrai qu’à l’époque les Ulis ne sont pas encore indépendants. Depuis 1977, après la création des Ulis, l’effectif se maintient aux alentours de 2500.

Mais le CAO c’est aussi et surtout des hommes et des femmes qui tout au long de ces années ont donné de leur temps, de leur énergie, de leur dynamisme, de leur persévérance, de leur dévouement, de leur générosité, pour faire vivre le sport à Orsay et pour conduire ce club là où il est aujourd’hui. Que de bénévoles connus et moins connus, célèbres ou anonymes ont jalonné sa route !

Que de sportifs de niveaux très divers, du célèbre à l’anonyme ont donné de leur sueur, de leur ténacité, de leur persévérance pour porter les couleurs tangos et noir au quatre coins de l’hexagone, voir plus loin ! Cette petite rétrospective nous permet de prendre conscience que si certaines choses ont beaucoup évolué d’autres n’ont pas changé. Les bénévoles sont toujours là avec leur générosité, leur enthousiasme, leur ténacité, leur dynamisme, les sportifs aussi et il leur faudra toujours les mêmes qualités pour progresser. Il faut toujours la même persévérance, le même patience et la même force de conviction pour obtenir des lieux de pratiques sportives, de meilleures conditions d’entraînements.

Le club a su adapter ses statuts, ses structures à son évolution au cours de son histoire. Aujourd’hui l’association emploie 39 salariés soit un équivalent à plus de 8 temps plein, elle a une comptabilité rigoureuse vérifiée par un commissaire aux comptes, elle a toutes les obligations et les responsabilités d’une entreprise.

Le siège administratif ne se trouve plus dans un café mais dans des locaux adaptés et équipés de matériel informatique.

Les lieux de pratiques se sont spécialisés, sécurisés. Nous sommes un élément économique dans la commune car source d’emplois et consommateurs de matériels divers qu’ils soient sportifs, administratifs ou de communication. Nous sommes un élément important dans la vie de la ville un partenaire important de la municipalité avec les activités que nous organisons pour les orcéens.

A l’ère des loisirs, de la réduction du temps de travail, les gens ne sont pas forcément plus disponibles qu’en 1925, époque où les congés payés n’existaient pas. Aujourd’hui on parle de crise du bénévolat, de professionnalisation du sport, on remet en cause la loi de 1901 sur les associations. Voilà les dangers qui nous guettent !

Saurons-nous nous adapter aux exigences de gestion de plus en plus rigoureuse, complexe et tatillonne tout en sauvegardant cette formidable richesse que représente tous ces hommes et ces femmes, bénévoles et sportifs base sur laquelle reposent tout le dynamisme et la spécificité du club ?

C'est le pari du futur, sachons utiliser les compétences des professionnels pour faire fonctionner le club, mais attachons nous à motiver les plus jeunes à s'investir dans la vie du club, luttons contre les attitudes consommatrices en établissant des relations plus conviviales, chaleureuses et de confiance avec nos adhérents. Sachons utiliser les outils modernes mais ne perdons pas de vue que ce ne sont que des outils !

Alors, évoluons, adaptons nous mais ne perdons pas de vue l'esprit de ces 27 jeunes sportifs enthousiastes qui se sont réunis un soir d'été 1925 dans un café pour créer notre association.

Que vive encore longtemps le CAO !

Elisabeth Delamoye